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Introduction
Le conseil pour la durabilité et l’impact social est un domaine en croissance significative depuis les dernières années. Un nombre croissant de grandes entreprises ont commencé à publier des rapports annuels portant sur la durabilité. Le nombre de compagnies du S&P 500 qui publie des rapports portant sur la durabilité a augmenté de 20% en 2011 à plus de 90% aujourd’hui. L’industrie pour le conseil pour la durabilité et l’impact social est en croissance rapide, avec un taux de croissance annuel composé de 17 % en 2022 et des revenus de 16 milliards de dollars. Le domaine du conseil pour la durabilité et l’impact social a considérablement évolué par rapport à ce qu’il était il y a dix ans, lorsque le conseil pour la durabilité était un domaine de niche dominé par des entreprises comptant moins de 15 employés. Depuis ce temps, la consolidation du secteur s’est poursuivie à un rythme soutenu, les grandes sociétés de services professionnels acquérant de plus petites sociétés spécialisées afin de diversifier leurs offres en réponse à intégration de la durabilité des entreprises dans le courant dominant.
Il existe une plus grande reconnaissance du besoin pour plus de rigueur et de fiabilité dans les rapports de durabilité. De nouvelles initiatives émergent pour des normes de divulgation obligatoires, la vérification et l’assurance qualité par des tiers parties, des objectifs fondés dans la science, l’harmonisation globale des standards pour la durabilité à travers la nouvellement formée « International Sustainability Standards Board » parmi d’autres tendances. Des nouvelles attentes autour de la responsabilité fiduciaire des administrateurs d’entreprise afin d’atténuer les risques liés au climat causés leurs activités, motivées par l’adoption généralisée des normes standardisées portant sur la divulgation, élaborées par le groupe de travail sur les informations financières liées au climat, ont suscité une attention accrue sur l’importance des réductions d’émissions et des modèles commerciaux à faible émission de carbone. L’explosion en intérêt pour l’investissement ESG qui considère des facteurs environnementaux, sociaux et gouvernementaux dans les critères de décision pour l’investissement matériel, a augmenté dramatiquement le besoin de données crédibles et détaillées sur la durabilité fournies par les entreprises afin d’orienter les décisions d’investissement. Toutes ces tendances ont considérablement élargi la portée de la durabilité des entreprises comme une considération stratégique, stimulant ainsi la croissance du secteur du conseil en durabilité.
Le conseil pour la durabilité et l’impact social est plus récent que le domaine du conseil pour l’environnement, qui tend à être dominé par des sociétés de services d’ingénierie et des experts en environnement (c’est-à-dire des sociétés comme WSP et ERM) plutôt que par des consultants conventionnels pour la stratégie ou des sociétés de services professionnels comme McKinsey ou Deloitte. Bien que les domaines se chevauchent de manière significative, les consultants pour la durabilité ont tendance à aider les entreprises à identifier les moyens d’améliorer leurs performances en matière de durabilité et d’efficacité des ressources, tandis que les consultants en environnement sont souvent engagés pour aider les entreprises à se conformer aux réglementations environnementales et à minimiser les impacts sur les écosystèmes. Un autre domaine connexe est le conseil pour l’impact social, un secteur qui tend à être dominé par de petits acteurs et des consultants indépendants où les modèles d’entreprises sont axés sur la mission et qui se concentrent sur la fourniture de conseils aux entreprises sociales, aux ONGs et aux organisations communautaires.
Définitions Clés
Le paysage de la durabilité se caractérise par une multitude d’acronymes et autres jargons qui peuvent être difficiles à absorber au premier regard. L’accroissement récent de l’investissement ESG a ajouté une diversité de nouveaux termes au langage plus ancien de la durabilité des entreprises et de la RSE et la question de savoir quelles stratégies ESG peuvent être véritablement considérées comme « durables » reste controversée. Pour plus de clarté, consultez les définitions suivantes.
Standards de durabilité : Il existe une variété de standards globaux de durabilité que les organisations utilisent comme cadre afin de divulguer leurs performances sur les questions de durabilité. Nombreux standards globaux sur la durabilité sont sous le processus d’être consolidés dans le Conseil international des normes de durabilité, une initiative de la fondation International Financial Reporting Standards. L’autre standard international sur la durabilité est le Global Reporting Initiative (GRI) qui développe le standard le plus ancien et le plus utilisé, unique dans sa double concentration sur la création de valeur pour les parties prenantes et les actionnaires. Pour plus d’information portant sur les standards de durabilité et leurs évaluation, voir cet article du GRI. Pour une liste complète des standards et des cadres de durabilité organisés par domaine, voir notre boîte à outils pour la transition des entreprises.
Matérialité simple ou double : En comptabilité financière, le concept de « matérialité » fait référence à la détermination si un élément d’information est pertinent ou non pour la prise de décision, dépendant si son exclusion modifierait ou non le résultat d’une décision particulière. Les notions traditionnelles de matérialité (c’est-à-dire la matérialité simple) se concentrent exclusivement sur la matérialité financière, ou sur le fait que l’information en question affecte ou non la valeur pour les actionnaires. Le concept de la matérialité double représente un changement de paradigme dans la réflexion sur les rapports d’entreprise : en termes simples, cela signifie que les formes de valeur tant financières que non financières sont considérées comme matérielles et cela signifie que les impacts d’une entreprise sur le monde sont aussi importants pour la décision que les impacts du monde sur l’entreprise. Le nouveau conseil international des normes de durabilité adopte présentement une approche simple de la matérialité, interprétant les risques sociaux et environnementaux à travers le langage plus étroit de la création de valeur financière, le GRI préconise un double objectif de matérialité en se concentrant sur la création de valeur pour les parties prenantes comme base du rapport de durabilité. L’Union européenne a officiellement adopté la double optique de matérialité comme approche requise dans sa directive actualisée pour les rapports sur la durabilité des entreprises et le groupe consultatif pour l’information financière en Europe a signé une déclaration de coopération avec la GRI. Plus récemment, le conseil international des normes de durabilité et la GRI ont annoncé leurs intentions d’aligner leurs normes respectives.
ESG : L’acronyme ESG fait référence à des stratégies de gestion ou d’investissement qui considèrent des facteurs environnementaux, sociaux et gouvernementaux comme étant des considérations matérielles pour les processus de décisions. Les stratégies ESG se focalisent sur la réduction des risques présentés par les facteurs environnementaux, sociaux et gouvernementaux tels que les dommages à la propriété causés par des évènements météorologiques extrêmes ou des dommages à la réputation causés par la complicité dans des abus des droits de l’homme. Bien qu’il s’agisse de concepts liés, l’ESG ne doit pas être confondu avec la durabilité : L’ESG tend à se concentrer sur les risques matériels que présentent les questions environnementales, sociales et de gouvernance pour les activités d’une entreprise, tandis que le concept de durabilité vise à évaluer les impacts positifs ou négatifs d’une entreprise sur la société et l’environnement. L’ESG est un concept extérieur-intérieur, tandis que la durabilité est un concept intérieur-extérieur.
Taxonomie : Une taxonomie de la finance durable est un ensemble de normes obligatoires ou volontaires concernant les produits d’investissement ou les activités économiques qui peuvent ou qui ne peuvent pas être considérés comme durables, dans le but d’améliorer la transparence et de réduire l’écoblanchiment. De nombreux pays sont en train de développer leurs propres taxonomies obligatoires portant sur la finance durable, les taxonomies les plus complètes provenant de l’Union Européenne et de la Chine.
Risque lié au climat : Les risques liés au climats sont les risques que les effets du changement climatique font courir à une entreprise, qu’il s’agisse de risques physiques (c’est-à-dire les dommages matériels) ou de risques de transition (c’est-à-dire les actifs échoués en raison des régimes de tarification du carbone et de la faible demande). Le groupe de travail sur les informations financières liées au climat a pris l’initiative d’élaborer des normes pour la divulgation et la gestion des risques liés au climat. Pour en savoir davantage, voir le rapport sur les recommandations du rapport TCFD.
Émissions de GES de porté 1, 2 et 3 : Les rapports d’entreprises qui rendent compte de leurs émissions annuelles de gaz à effet de serre doivent faire la distinction entre trois groupes d’émissions. Les émissions de portée 1 couvrent les émissions qui sont sous le contrôle opérationnel direct, les émissions de portée 2 font référence aux émissions provenant de l’électricité ou de l’énergie achetée et les émissions de portée 3 font référence à toutes les émissions dont une organisation est indirectement responsable tout au long de sa chaîne d’approvisionnement. Pour plus d’informations, voir le Protocole GHG.
Objectif net zéro et objectifs fondés sur la science : Nombreuses entreprises se sont engagées à atteindre des émissions nettes de carbone nulles d’ici 2050, mais ces engagements ne sont pas tous crédibles. La Science-Based Targets Initiative est un vérificateur indépendant qui vise à évaluer si les objectifs de réduction nette des émissions d’une entreprise sont légitimes et fondés sur la science. Pour en savoir plus sur les chefs du programme net-zéro au Canada, consultez Destination Net-Zéro.
Compensations et séquestration du carbone : Les compensations de carbone sont un moyen d’utiliser des technologies d’élimination du carbone ou d’émissions négatives pour éliminer les gaz à effet de serre de l’atmosphère afin de créer des crédits qui peuvent ensuite être vendus à des sociétés qui ne peuvent pas réduire autrement leurs émissions de GES. Les compensations de carbone ont été fortement critiquées par de nombreux acteurs, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat avertissant qu’elles sont confrontées à « de multiples problèmes de faisabilité et de durabilité ». Les objectifs scientifiques ne peuvent pas utiliser les compensations de carbone à la place de véritables plans de transition à faible émission de carbone ou ne peuvent utiliser des compensations de carbone vérifiées de manière indépendante que lorsqu’aucune alternative technologique n’est facilement disponible. Les compensations de carbone crédibles doivent être supplémentaires, en ce sens qu’elles représentent des réductions d’émissions qui n’auraient pas eu lieu sans l’achat de compensations. Pour plus d’informations sur les compensations crédibles de carbone, voir les Principles d’Oxford sur la compensation du carbone aligné avec le net zéro.
Risques liés à la nature et solutions basées sur la nature : De nombreuses entreprises prennent désormais en compte les risques liés à la nature en plus des risques liés au climat. Ceux-ci comprennent les risques liés à l’effondrement des services écosystémiques vitaux nécessaires au fonctionnement normal de l’économie. Pour plus d’informations sur les risques liés à la nature, voir le le groupe de travail sur les informations financières liées au climat. L’Union internationale pour la conservation de la nature a développé le concept de solutions fondées sur la nature pour désigner les projets qui restaurent les écosystèmes et gèrent la biodiversité.
L’évaluation d’impact : L’évaluation d’impact est un terme générique utilisé pour désigner l’évaluation des impacts du comportement d’une organisation sur la société et l’environnement. Au niveau du projet, les évaluations d’impact sont destinées à évaluer les risques potentiels alors qu’il est encore possible de modifier ou d’abandonner les plans du projet. Les entreprises qui cherchent à améliorer le reportage de leurs impacts sociaux et environnementaux devraient utiliser le cadre développé par le Future Fit Benchmark.
Objectifs de développement durable : Les objectifs de développement durable (ODD) sont une liste de 17 objectifs de haut niveau liés à l’épanouissement humain et au bien-être des écosystèmes élaborés par les Nations-Unies. De nombreuses entreprises font référence aux ODDs dans leurs rapports de durabilité, mais peu les intègrent dans leurs stratégies globales ou mesurent réellement leur contribution aux ODDs. Pour plus d’informations sur l’action des entreprises en matière d’ODDs, consultez le SDG Action Manager.
Economie circulaire : L’économie circulaire est un concept qui fait référence à un système économique où il n’existe aucun déchet ou pollution produits. Les matériaux et les ressources sont continuellement en circulation et les systèmes naturels se régénèrent. Pour plus d’informations sur l’économie circulaire et les modèles d’entreprise circulaires, consultez le site de la Ellen MacArthur Foundation.
L’évaluation du cycle de vie : L’évaluation du cycle de vie consiste à évaluer les impacts sociaux et environnementaux cumulés d’un produit ou d’un projet tout au long de sa durée de vie. La réduction des impacts du cycle de vie est un élément clé de l’économie circulaire.
Éco-Blanchiment : L’éco-blanchiment se produit lorsqu’une entreprise fait des déclarations fausses ou trompeuses sur ses pratiques de durabilité. De nombreuses stratégies d’investissement ESG ont été accusées d’éco-blanchiment. Pour en savoir plus sur les tactiques courantes d’écoblanchiment, consultez cet article d’EcoWatch.
Tendances
Défis Actuels
Bien que de nombreux progrès aient été réalisés, les stratégies de RSE ou d’ESG de nombreuses entreprises manquent de crédibilité parce qu’elles restent isolées de la stratégie commerciale et des autres fonctions. Elles ne sont pas prises en compte dans les décisions commerciales fondamentales. Les équipes chargées de la durabilité ne disposent souvent pas de suffisamment de ressources ni de pouvoir organisationnel pour provoquer des changements et sont souvent logées dans les départements de marketing où elles servent d’extension aux efforts de relations publiques d’une entreprise. Pour la plupart des organisations, les rapports sur la durabilité ne sont pas intégrés aux rapports financiers classiques, ce qui signifie que les questions d’ESG ne sont toujours pas considérées comme des questions importantes (et ne méritent donc pas l’attention des dirigeants). En raison de ces obstacles, les plans et stratégies de durabilité sont souvent vagues et ambigus, contiennent peu de cibles et d’objectifs concrets ou à court terme qui sont quantifiables et réalistes et ne bénéficient pas de l’allocation de capital et des ressources organisationnelles appropriées pour être véritablement transformateurs. De nombreuses équipes chargées de la durabilité passent tout leur temps à collecter des données pour les rapports, plutôt que de pousser réellement au changement organisationnel, ce qui aboutit au fait gênant que les rapports portant sur la durabilité peuvent devenir un substitut à une action réelle. Les entreprises mettent souvent en avant des réussites positives dans leurs rapports de durabilité, tout en oubliant de divulguer les controverses majeures ou les échecs ESG (par exemple, l’évasion fiscale ou les amendes et sanctions pour violation de la loi). Dans ces contextes, les rapports de durabilité ne sont guère plus que des formes élaborées d’éco-blanchiment.
Au cours des 20 dernières années, les rapports sur la durabilité chez les entreprises se sont de plus en plus généralisés. La proportion d’entreprises du N1000 produisant des rapports de durabilité est passée d’à peine 18 % en 2002 à plus de 80 % en 2020. Malheureusement, il existe peu d’éléments prouvant que les rapports sur la durabilité des entreprises ont entraîné de véritables améliorations dans les pratiques et les performances des entreprises. Les rapports sur la durabilité posent une multitude de problèmes, notamment une profusion d’objectifs dénués de sens, l’incohérence des normes, l’opacité des chaînes d’approvisionnement, la confusion des informations, l’absence d’audit et la nature intrinsèquement volontaire des mécanismes de rapport. Les entreprises utilisent souvent les rapports de durabilité pour mettre en évidence des comportements positifs tout en négligeant de rendre compte de leurs effets négatifs, tandis que leurs stratégies de durabilité restent séparées (et en contradiction) avec leurs stratégies commerciales globales. Pour un résumé des recherches universitaires sur les limites des rapports de durabilité, voir cette lettre ouverte à la Fondation des normes internationales d’information financière.
Le plus inquiétant est le fait que la plupart des entreprises ont tendance à se concentrer uniquement sur les questions sociales ou environnementales qui sont jugées importantes pour les résultats financiers de l’entreprise. Cette focalisation étroite sur la matérialité de l’entreprise a tendance à renforcer le problème sous-jacent de la priorisation des actionnaires en interprétant exclusivement les risques environnementaux et sociaux à travers le langage de la comptabilité financière. Si le rapport de durabilité est censé concerner l’effet d’une entreprise sur la société et l’environnement, l’accent mis sur la matérialité de l’entreprise inverse ce principe en se concentrant exclusivement sur la manière dont les problèmes sociaux et environnementaux affectent le bilan financier. Les entreprises ont donc moins intérêt à réduire leur impact social et environnemental qu’à trouver des moyens de limiter l’impact des problèmes sociaux et environnementaux sur leur situation financière globale. Cela a également pour conséquence de rendre les entreprises aveugles aux problèmes sociaux et environnementaux à long terme qui préoccupent gravement la société mais qui ne sont pas encore considérés comme des risques commerciaux pertinents.
Les stratégies d’investissement ESG ont fait l’objet de critiques pour des raisons similaires. Comme l’a démontré une analyse récente de Bloomberg, les évaluations ESG ont moins à voir avec la réduction des impacts négatifs qu’avec le maintien de la rentabilité d’une entreprise. Leur analyse des mesures ESG de MSCI a montré que le score du stress hydrique d’une entreprise n’avait rien à voir avec la mesure de l’impact de l’entreprise sur les réserves d’eau locales, mais plutôt avec le fait de savoir si les réserves locales contenaient suffisamment d’eau pour soutenir leurs usines. Des recherches menées par l’OCDE ont montré que de nombreux indices ESG ne sont pas en réalité moins générateurs d’émissions que leurs indices parents, et même que dans certains cas « des scores E élevés sont en corrélation positive avec des émissions de carbone élevées ».
Même dans le cadre du paradigme de la matérialité de l’entreprise, les rapports sur la durabilité des entreprises ne sont toujours pas à un niveau adéquat. Peu d’entreprises se conforment pleinement aux recommandations du le groupe de travail sur les informations financières liées au climat, l’un des principaux organismes internationaux qui normalise les risques de déstabilisation du climat pour les entreprises. Seules 3 entreprises sur 10 divulguent entièrement les aspects environnementaux et climatiques de leur modèle économique. Très peu d’entreprises réalisent des analyses de scénario par rapport à un scénario 2˚C ou inférieur et seulement 6 % des entreprises identifient les horizons temporels à court, moyen et long terme sur lesquels les risques identifiés auraient un impact sur l’organisation. Selon GreenBiz, peu d’entreprises mettent globalement en œuvre des stratégies de résilience climatique, utilisent différents scénarios liés au climat ou divulguent des processus d’identification, d’évaluation et de gestion des risques climatiques ou les intègrent dans la gestion globale des risques.
Pour en savoir plus sur ce que les entreprises devraient faire pour améliorer leurs rapports sur la durabilité et leurs pratiques de gouvernance, voir la section 4.3 de la boîte à outils pour la transition des entreprises vers la transparence et le reportage, ainsi que la section 4.2 sur le leadership et la gouvernance.
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Acteurs Clés
Toutes les grandes entreprises pour le conseil en gestion et pour les services professionnels ont développé leurs propres pratiques de durabilité. McKinsey dispose d’une pratique de conseil en matière de durabilité qui se concentre sur la stratégie nette zéro et ESG, les transformations de décarbonisation, les institutions financières nettes zéro, l’investissement durable et les bâtiments verts. McKinsey a également procédé à l’acquisition stratégique de Planetrics, une société de tests de résistance aux risques climatiques, et de sa société mère Vivid Economics, dans le but de développer un leadership sur le marché en pleine expansion de l’évaluation des risques climatiques. Bain possède une ligne de service « durabilité et responsabilité », tandis que BCG possède son propre « service de conseil et de stratégie en matière de durabilité », avec des experts sectoriels qui transcendent les frontières de l’industrie. Chez Deloitte, le travail sur la durabilité se situe dans les domaines des services de la chaîne d’approvisionnement et des solutions de risque.
Le marché pour le conseil pour la durabilité et l’impact social est extrêmement divers et possède une grande variété d’acteurs qui ne sont pas limités aux sociétés de services professionnels traditionnelles. Le conseil pour la durabilité peut traverser des domaines tels que la stratégie, le risque et le conseil en technologie et s’intégrer aux domaines des services d’ingénierie, l’architecture et la conception, et de nombreux autres. Les pratiques dans le conseil pour la durabilité peuvent se focaliser sur la stratégie, la planification, l’assistance technique, l’audit et la vérification, le marketing durable et d’autres. Pour en apprendre plus sur le conseil pour la durabilité en dehors des principales sociétés de services professionnels, consultez cet article de Triple Pundit.
Le conseil pour la durabilité et l’impact social est aussi proposé par de nombreuses sociétés de services d’ingénierie de premier plan, telles que WSP, Stantec, AECOM, RPS et plus. Il existe aussi une grande gamme d’organisations purement centrées sur la durabilité comme ERM, Quantis, Anthesis ou the Delphi Group. Elles mettent leurs expertises en durabilité au cœur de leur modèle de gestion. De plus, des sociétés de conseil en environnement plus petites, telles que Choice et GCL se concentrent sur l’évaluation de l’impact et remise en état du site. Il existe aussi nombreuses entreprises plus petites qui se focalisent sur des thèmes spécifiques portant sur la durabilité comme Reeve Consulting qui se concentre sur les chaînes d’approvisionnement et les marchés publics durables, Climate Smart qui se focalise sur des modèles de gestion neutre en carbone ou bien Circulab qui se concentre sur les pratiques d’économie circulaire. Parmi les entreprises les plus connues qui proposent des services de conseil en matière d’impact social, en mettant l’accent sur des questions telles que les droits de l’homme ou la gestion des organismes à but non-lucratif, citons Business for Social Responsibility, The Bridgespan Group, or 180Degrees Consulting. Parmi les autres sociétés canadiennes de conseil pour la durabilité et l’impact social, on peut citer :
- Ellio
- Quinn & Partners
- Credo
- Social Impact Advisors
- Social Impact Consulting
- LURA Consulting
- Shared Value Solutions
- Four Our Future
- Future Ancestors Services
- Diversity in Sustainability
Le secteur du conseil en environnement connaît également une croissance, mais moins rapide. L’analyse des 25 premières entreprises, qui représentent 44 % de la part de marché, a montré que les services liés au climat et à l’énergie, la gestion de l’environnement, la conformité et la diligence raisonnable, ainsi que la gestion de l’eau et des déchets restent les domaines avec la plus forte croissance. Ces entreprises comprennent des sociétés telles que Stantec, WSP, AECOM et le Groupe SNC-Lavalin, pour lesquelles la consultation environnementale représente une part relativement faible de leur revenu global.
Ressources de Carrières
Bien que de nombreux progrès aient été réalisés, les stratégies de RSE ou d’ESG de nombreuses entreprises manquent de crédibilité parce qu’elles restent isolées de la stratégie commerciale et des autres fonctions. Elles ne sont pas prises en compte dans les décisions commerciales fondamentales. Les équipes chargées de la durabilité ne disposent souvent pas de suffisamment de ressources ni de pouvoir organisationnel pour provoquer des changements et sont souvent logées dans les départements de marketing où elles servent d’extension aux efforts de relations publiques d’une entreprise. Pour la plupart des organisations, les rapports sur la durabilité ne sont pas intégrés aux rapports financiers classiques, ce qui signifie que les questions d’ESG ne sont toujours pas considérées comme des questions importantes (et ne méritent donc pas l’attention des dirigeants). En raison de ces obstacles, les plans et stratégies de durabilité sont souvent vagues et ambigus, contiennent peu de cibles et d’objectifs concrets ou à court terme qui sont quantifiables et réalistes et ne bénéficient pas de l’allocation de capital et des ressources organisationnelles appropriées pour être véritablement transformateurs. De nombreuses équipes chargées de la durabilité passent tout leur temps à collecter des données pour les rapports, plutôt que de pousser réellement au changement organisationnel, ce qui aboutit au fait gênant que les rapports portant sur la durabilité peuvent devenir un substitut à une action réelle. Les entreprises mettent souvent en avant des réussites positives dans leurs rapports de durabilité, tout en oubliant de divulguer les controverses majeures ou les échecs ESG (par exemple, l’évasion fiscale ou les amendes et sanctions pour violation de la loi). Dans ces contextes, les rapports de durabilité ne sont guère plus que des formes élaborées d’éco-blanchiment.
Au cours des 20 dernières années, les rapports sur la durabilité chez les entreprises se sont de plus en plus généralisés. La proportion d’entreprises du N1000 produisant des rapports de durabilité est passée d’à peine 18 % en 2002 à plus de 80 % en 2020. Malheureusement, il existe peu d’éléments prouvant que les rapports sur la durabilité des entreprises ont entraîné de véritables améliorations dans les pratiques et les performances des entreprises. Les rapports sur la durabilité posent une multitude de problèmes, notamment une profusion d’objectifs dénués de sens, l’incohérence des normes, l’opacité des chaînes d’approvisionnement, la confusion des informations, l’absence d’audit et la nature intrinsèquement volontaire des mécanismes de rapport. Les entreprises utilisent souvent les rapports de durabilité pour mettre en évidence des comportements positifs tout en négligeant de rendre compte de leurs effets négatifs, tandis que leurs stratégies de durabilité restent séparées (et en contradiction) avec leurs stratégies commerciales globales. Pour un résumé des recherches universitaires sur les limites des rapports de durabilité, voir cette lettre ouverte à la Fondation des normes internationales d’information financière.
Le plus inquiétant est le fait que la plupart des entreprises ont tendance à se concentrer uniquement sur les questions sociales ou environnementales qui sont jugées importantes pour les résultats financiers de l’entreprise. Cette focalisation étroite sur la matérialité de l’entreprise a tendance à renforcer le problème sous-jacent de la priorisation des actionnaires en interprétant exclusivement les risques environnementaux et sociaux à travers le langage de la comptabilité financière. Si le rapport de durabilité est censé concerner l’effet d’une entreprise sur la société et l’environnement, l’accent mis sur la matérialité de l’entreprise inverse ce principe en se concentrant exclusivement sur la manière dont les problèmes sociaux et environnementaux affectent le bilan financier. Les entreprises ont donc moins intérêt à réduire leur impact social et environnemental qu’à trouver des moyens de limiter l’impact des problèmes sociaux et environnementaux sur leur situation financière globale. Cela a également pour conséquence de rendre les entreprises aveugles aux problèmes sociaux et environnementaux à long terme qui préoccupent gravement la société mais qui ne sont pas encore considérés comme des risques commerciaux pertinents.
Les stratégies d’investissement ESG ont fait l’objet de critiques pour des raisons similaires. Comme l’a démontré une analyse récente de Bloomberg, les évaluations ESG ont moins à voir avec la réduction des impacts négatifs qu’avec le maintien de la rentabilité d’une entreprise. Leur analyse des mesures ESG de MSCI a montré que le score du stress hydrique d’une entreprise n’avait rien à voir avec la mesure de l’impact de l’entreprise sur les réserves d’eau locales, mais plutôt avec le fait de savoir si les réserves locales contenaient suffisamment d’eau pour soutenir leurs usines. Des recherches menées par l’OCDE ont montré que de nombreux indices ESG ne sont pas en réalité moins générateurs d’émissions que leurs indices parents, et même que dans certains cas « des scores E élevés sont en corrélation positive avec des émissions de carbone élevées ».
Même dans le cadre du paradigme de la matérialité de l’entreprise, les rapports sur la durabilité des entreprises ne sont toujours pas à un niveau adéquat. Peu d’entreprises se conforment pleinement aux recommandations du le groupe de travail sur les informations financières liées au climat, l’un des principaux organismes internationaux qui normalise les risques de déstabilisation du climat pour les entreprises. Seules 3 entreprises sur 10 divulguent entièrement les aspects environnementaux et climatiques de leur modèle économique. Très peu d’entreprises réalisent des analyses de scénario par rapport à un scénario 2˚C ou inférieur et seulement 6 % des entreprises identifient les horizons temporels à court, moyen et long terme sur lesquels les risques identifiés auraient un impact sur l’organisation. Selon GreenBiz, peu d’entreprises mettent globalement en œuvre des stratégies de résilience climatique, utilisent différents scénarios liés au climat ou divulguent des processus d’identification, d’évaluation et de gestion des risques climatiques ou les intègrent dans la gestion globale des risques.
Pour en savoir plus sur ce que les entreprises devraient faire pour améliorer leurs rapports sur la durabilité et leurs pratiques de gouvernance, voir la section 4.3 de la boîte à outils pour la transition des entreprises vers la transparence et le reportage, ainsi que la section 4.2 sur le leadership et la gouvernance.
Cours, Programmes et Événements
Les candidats intéressés par la conseil pour la durabilité pourraient considérer des programmes menant à un diplôme en gestion de la durabilité et de l’environnement, ou des programmes d’affaires offrant des majeures ou des spécialisations en durabilité. Les programmes universitaires pertinents, tant au Canada qu’à l’étranger, comprennent les suivants :
- Premier cycle universitaire
- McGill University – Gestion pour la durabilité
- Simon Fraser University – Majeure conjointe en commerce durable
- University of Waterloo – Environnement et Affaires
- University of Waterloo – Durabilité et Gestion financière
- UBC Sauder School of Business – Concentration en durabilité et en impact social
- University of Guelph – Commerce durable
- HEC Montréal – Microprogramme en Développement Durable
- HEC Montréal – Certificat en Développement Durable
- HEC Montreal – BBA option Gestion du Développement Durable
- Programme d’études supérieures
- University of Toronto Rotman – MBA majeure en durabilité et en impact social
- University of Toronto – Maîtrise de science en gestion de la durabilité
- University of Waterloo – Maîtrise en commerce environmental
- Western University – Maîtrise en environnement et durabilité
- University of Ottawa – Maîtrise en durabilité environnementale
- Columbia University – Maîtrise en gestion de la durabilité avec certificat en finance durable
- Oxford University – MSc en durabilité, entreprise et environnement
- Oxford University – MBA 1+1 Double diplôme (nombreuses options)
- Harvard Extension School – Programme d’études supérieures en durabilité
- Stanford Graduate School of Business – MBA Double diplôme avec MS en environnement et ressources
- HEC Montréal – D.E.S.S en gestion: développement durable
- HEC Montréal – Microprogramme en gestion et développement durable
- HEC Montréal – Maîtrise en management et développement durable
- Université de Sherbrooke – Maîtrise en environnement
- Université de Sherbrooke – Microprogramme de 3e cycle en conseil stratégique en environnement
- Université de Sherbrooke – Diplôme d’études supérieures spécialisées de 2e cycle en gestion de l’environnement
- Université Laval – Certificat en développement durable
- Université Laval – Maîtrise en administration des affaires – responsabilité sociale et environnementale des organisations
- Université Laval – Microprogramme de deuxième cycle en administration des affaires – responsabilité sociale et environnementale des organisations
- UQAM – Programme court de 2e cycle en responsabilité sociale des organisations
- Université de Moncton – Maîtrise en études de l’environnement
- Seneca College – Programme de certificat d’études supérieures en gestion durable des entreprises
Pour en savoir plus sur les certifications qui sont pertinentes pour une carrière dans le domaine de la durabilité, consultez cet article de Sustainable Career Pathways. Pour les certificats, les cours en ligne et les programmes/boursiers liés à la durabilité, voir ce qui suit :
- The Climate Web – Cours en libre accès (gratuit)
- Project Drawdown – Solution climatiques 101 (gratuit)
- TCFD Knowledge Hub – Comprendre les recommandations du groupe de travail sur les informations financières liées au climat (gratuit)
- TCFD Knowledge Hub – Introduction à l’analyse de scénario (gratuit)
- TCFD Knowledge Hub – Divulgation en lien avec la biodiversité (gratuit)
- TCFD Knowledge Hub – Divulgation en lien avec l’eau (gratuit)
- UNGC Academy – Établissement d’objectifs fondés sur la science afin d’arriver à nette-zéro (gratuit)
- Boston Consulting Group – Programme d’expérience virtuelle sur le climat et la durabilité (gratuit)
- GHG Protocol – Webinar de formation sur les normes d’entreprise et formation sur les orientations Scope 2 (gratuit)
- GHG Protocol – Chaîne de valeur de l’entreprise (porté 3) en e-learning standard
- (coût financier)
- GHG Institute – 2021 Bases pour la comptabilité des GES pour les organisations (coût financier)
- Acumen Academy – Analyse de l’impact social (gratuit)
- Wharton School of Business – Stratégies d’affaires pour l’impact social (gratuit)
- Social Innovation Academy – 2022/2023 Programme de bourses d’études
Pour les événements et conférences à venir axés sur la durabilité, consultez les sites suivants :
- Au Canada
- Global
- GreenBiz – Événement Électrifier VERGE 22
- GreenFin 2022
- GreenBiz 2023
- SOCAP22
- Sommet ClimateCAP
- Forum Cleantech 2022
- Conférence des marques durables
- Bloomberg semaine de la finance durable 2022
- Investisseurs responsables Europe 2022
- VERGE Nette-Zéro 2022
- Circularité 2022
- Forum mondial pour l’économie circulaire
- Engagement pour le Bien
Les candidats intéressés devraient également chercher à rejoindre ou à suivre des réseaux de professionnels de la durabilité et de l’ESG, tels que les suivants :
Informations Supplémentaires
Pour en savoir plus sur les plans de réduction des émissions des entreprises et les objectifs de zéro émission, consultez la section 1.1 de la boîte à outils pour la transition des entreprises sur les émissions. De nombreuses grandes entreprises adoptent des plans de réduction des émissions plus ambitieux ; au moins 20 % des 2000 plus grandes entreprises présentes dans la bourse publique ont pris des engagements nets zéro. Toutefois, selon le Corporate Climate Responsibility Monitor, très peu de grandes entreprises ont pris des engagements nets zéro qui sont réellement crédibles. Pour une compilation des outils et des ressources net-zéro les plus récents, consultez Destination Net-Zéro (axé sur le Canada) ainsi que le Net-Zero Knowledge Hub. Pour en savoir plus sur l’initiative des objectifs fondés sur la science, consultez cet organigramme pratique.
Pour en savoir plus sur la biodiversité, les services écosystémiques et les solutions fondées sur la nature, consultez la section 1.2 de la boîte à outils pour la transition des entreprises. Le Science-Based Targets Network (SBTN) a élaboré un ensemble de directives à l’intention des entreprises qui souhaitent reporter leurs impacts et leurs dépendances sur la biodiversité ainsi qu’à élaborer un plan d’actions d’atténuation. Les entreprises doivent s’assurer de consulter les lignes directrices et les cadres de travail du groupe de travail sur les divulgations financières liées à la nature (TNFD). Pour consulter une liste consultable de plus de 1 240 entreprises prenant des mesures pour améliorer la nature, voir cette liste d’études de cas préparée par la communauté SHIFT.
Pour en savoir plus sur l’économie circulaire, voir la section 1.3 de la boîte à outils pour la transition des entreprises. La Fondation Ellen MacArthur, en partenariat avec l’Université d’Exeter, a développé un guide de conception commerciale de l’économie circulaire qui vise à aider les entreprises à développer une vision holistique de leurs risques et de leurs opportunités lors de la mise en œuvre des stratégies commerciales circulaires. Le National Zero Waste Council a dressé une liste de cinq domaines que les entreprises doivent prendre en compte lors de l’intégration de la circularité. Pour des informations plus spécifiques sur les meilleures pratiques d’économie circulaire divisées par secteur, consultez ces guides du Smart Prosperity Institute.
Pour en savoir plus sur la gestion de l’eau et de la pollution, consultez la section 1.4 de la boîte à outils pour la transition des entreprises. Le Water Footprint Network a mis au point cet outil d’évaluation, et la Global Environmental Management Initiative a développé son propre outil d’analyse pour l’utilisation de l’eau au niveau local. Le PDG de Water Mandate dispose aussi d’un guide spécifique pour la fixation d’objectifs.
L’approvisionnement durable et l’engagement des fournisseurs sont d’autres composantes clés dans les rôles de conseil pour la durabilité. Pour plus d’informations, voir la section 4.4 de la boîte à outils pour la transition des entreprises. Pour une introduction complète aux politiques de durabilité dans la chaîne d’approvisionnement, consultez ce guide pratique d’amélioration continue élaboré par le Pacte mondial des Nations-Unies. Les entreprises peuvent également consulter ce guide de la Judge Business School de Cambridge qui se focalise sur l’engagement des fournisseurs en faveur de la durabilité. Pour une introduction aux thèmes et aux concepts fondamentaux de la traçabilité dans la chaîne d’approvisionnement, consultez ce guide du Pacte mondial des Nations-Unies. Le forum économique mondial a créé un rapport qui fournit une feuille de route à toutes les entreprises pour la décarbonisation des émissions dans leur chaîne d’approvisionnement (c.-à-d. Scope 3), ainsi qu’un court guide sur les incitations à la décarbonisation dans la chaîne d’approvisionnement.
Pour plus d’informations sur les actualités et le leadership en lien avec la durabilité et l’’impact social, consultez les sources médiatiques suivantes :
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